Mois: mars 2015

Meeting unitaire contre la loi Macron le 7 avril, journée interprofessionnelle 9 avril

 

 

[Fondation Copernic] Tou-te-s au meeting unitaire contre l’austérité, mardi 7 avril, 19h, Gymnase Japy

Cher-e-s ami-e-s,

Après la débâcle des départementales, provoquée par l’austérité, tou-te-s ensemble, syndicalistes, associatifs, politiques, nous réagissons pour bloquer la loi Macron.
Il est encore temps, rien n’est joué.

Tous et toutes au meeting contre la loi Macron et l’austérité, mardi 7 avril, 19 heures, au Gymnase Japy !

Bien amicalement,
La Fondation Copernic

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Déclaration de l’Assemblée des mouvements sociaux – Forum social mondial 2015

Entre les lignes entre les mots

arton11449-555fcNous, réuni-e-s lors de l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial 2015 à Tunis, avec notre diversité, pour construire un agenda commun de luttes contre le capitalisme, l’impérialisme, le patriarcat, le racisme et toutes les formes de discrimination et d’oppression.

Nous avons construit une histoire et un travail commun qui a permis des avancées, avec l’espoir de réaliser la victoire contre le système dominant et concrétiser plusieurs alternatives pour un développement socialement juste et respectueux de la nature.

Les peuples du monde entier subissent aujourd’hui l’aggravation d’une crise profonde du capitalisme dans laquelle les sociétés privées transnationales, les banques, les conglomérats médiatiques, les institutions financières internationales cherchent à accroître leurs profits au prix d’une politique interventionniste et néo-colonialiste, avec la complicité des gouvernements libéraux.

Guerres, occupations militaires, traités néo-libéraux de libre-échange (Transatlantique, transpacifique, ALECA, UE-MERCOSUR, APE, MERCOSUR-Israël et différents traités bilatéraux) et politiques d’austérité se voient traduits en paquets…

Voir l’article original 980 mots de plus

Les mairies de droite s’attaquent au syndicalisme

Toulouse (Haute Garonne), Villejuif (Val de Marne) : les nouveaux maires de droite élus en 2014 s’attaquent aux Bourse du travail et aux locaux syndicaux.

  • De notre correspondante de Toulouse : Le maire de Toulouse vient de décider  de ne plus honorer les loyers des locaux syndicaux ou de ne plus mettre à disposition de locaux municipaux pour l’hébergement des organisations syndicales. Cela revient ni plus ni moins  pour la plupart d’entre elles à prononcer leur expulsion, la CGT quant à elle devant quitter les lieux fin juin.

Le coup de force de MOUDENC prend prétexte  de la rupture des autres collectivités territoriales, (Conseil Général PS et Conseil Régional PS) de s’acquitter de ce qu’elles devraient payer dans le cadre d’une convention tripartite, (voire quadripartite si l’on ajoute aujourd’hui une quatrième collectivité qu’est la métropole), comme c’était le cas lorsqu’une telle convention existait, c’est à dire jusqu’en 2010, date à laquelle le Conseil Régional l’a dénoncée. Depuis la volonté de la municipalité précédente (PS passée depuis à droite) de mettre en place une nouvelle convention n’a pas abouti.

C’est toujours désagréable de découvrir que les collectivités locales aux mains du PS, sont aujourd’hui la source de cette situation mais ce n’est hélas qu’un aspect du problème.

La tactique du Maire de Toulouse est délibérée, surfant sur cette faute des élus PS et « estimant qu’il est grand temps d’ouvrir ce dossier, pendant longtemps caché aux Toulousains » (conf de presse), il entend bien porter un coup à la liberté de réunion, au droit de contester, de s’organiser, de manifester ; les syndicats ne s’y trompent pas.

 

Prise de parole de Cédric Caubère, nouveau secrétaire général de l’UD CGT 31,  devant la mairie de Toulouse, le 06 mars 2015

« Rien n’est juste que ce qui est honnête; rien n’est utile que ce qui est juste. » Ce sont les mots de ROBESPIERRE pour fustiger une poignée d’aventuriers qui dévoyaient leurs mandats politiques qu’ils utilisaient à l’encontre des intérêts des citoyens.
Attaquer le droit des salariés à se réunir, à se défendre et à s’organiser pour conquérir des avancées sociales est à la fois injuste, malhonnête et inutile.
Tenter d’opposer les salariés aux contribuables est une manoeuvre de bas étage. Elle ne grandit pas ceux qui l’utilisent.
Ce sont bien les salariés, qu’ils soient actifs, étudiants, retraités ou privés d’emplois qui font la richesse de Toulouse et de la Haute-Garonne. Ce sont eux qui paient les impôts en même temps qu’ils voient les Services Publics se dégrader.
Les salariés qui ont de plus en plus de mal à se loger, à se faire soigner, à payer les études de leurs enfants, je ne parle pas de partir en vacance.
Les salariés dont les agios et les frais de découvert engraissent les banques.
Les salariés confrontés à la précarité, au surendettement, aux pertes de pouvoir d’achat.
Les salariés qui font la queue dans les permanences à la Bourse du Travail parce que leurs contrats de travail ne sont pas respectés, leurs salaires pas payés, leurs accidents de travail pas déclarés, leur droit à la retraite sans cesse repoussé…
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Et c’est pour cela que le 17 mars les retraités manifesteront ici même pour la revalorisation de leurs pensions. Et c’est pour cela que nous ferons du 9 avril une grande journée nationale interprofessionnelle de grève. Nous manifesterons à Paris, comme à Toulouse contre les politiques d’austérité, pour les salaires et pour l’emploi.
Nous ne sortirons de la crise qu’en imposant une relance, par des hausses de salaire et une diminution à 32 heures du temps de travail.
129 000 chômeurs officiels dans le département, un salarié sur cinq est inscrit à Pole Emploi.
Plus que jamais les salariés ont besoin de s’organiser, de se défendre et de lutter.
C’est le moment précis que la Mairie choisit pour tenter d’expulser les organisations syndicales de salariés de leurs locaux.
Non monsieur MOUDENC, les droits des salariés ne sont pas à vendre. Non la Cgt ne partira pas de la maison qui la vu naître.
La Bourse du Travail, ceux qui étaient là avant nous se sont battus pour la gagner, nous nous battrons pour la garder.
Vous dites que la Démocratie coûte cher. Nous disons que la Démocratie n’a pas de prix.
Il y a deux mois, le conseil municipal était Charlie. Rappelez-vous aujourd’hui qu’il y a des libertés fondamentales qui n’ont pas de prix.
La liberté de la presse n’a pas de prix, la liberté syndicale n’a pas de

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prix. Les droits des salariés ne sont pas à vendre. Ceux qui disent ou agissent contre ces principes trahissent les valeurs de tolérance, les aspirations au vivre ensemble qui ont mis des millions de français dans la rue les 10 et 11 janvier derniers.
Les calculs des copains et des coquins n’y changent rien. Ceux qui se frottent déjà les mains en comptant les plus-values immobilières qu’ils pourraient faire sur le dos des toulousains en seront pour leurs frais.
La Cgt est là, nous sommes nombreux, unis, organisés, déterminés. Nous portons des revendications pour construire un monde de justice sociale et de paix. Sur nos frontons, il y a inscrit Bien-être, Liberté, Solidarité.
Mais là-haut ils doivent savoir que lorsqu’on nous attaque nous sommes toujours prêts à lutter, à contre attaquer, et qu’on aime ça !
120 ans de lutte des classes, ça se fête, bon anniversaire les Camarades !
Les prochains temps forts de la lutte seront le 11 mars ici même.
Le 9 avril tous en grève et dans la rue à Paris comme à Toulouse pour nos salaires et nos emplois.
Dès le lendemain, 10 avril rendez-vous ici même encore plus nombreux au Conseil Municipal.
Alors si d’aventure, il y en a un qui s’avisait de nous présenter une facture, on lui expliquera qu’il ne faut pas nous faire chier, macarel ! »

 

 

 

 

 

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  • Villejuif : Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires,

    Menace de fermeture de la Bourse du Travail de Villejuif (94)

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    Inacceptable tentative de remise en cause de l’existence des confédérations syndicales de salariés !
    En catimini, la majorité municipale de Villejuif a mis à l’ordre du jour du prochain conseil municipal (6 février à 19h), la vente de plusieurs bâtiments locaux, dont la Bourse du Travail.
    Le droit d’expression, la défense individuelle et collective de ses droits, la possibilité de s’organiser collectivement dans les entreprises et dans des syndicats regroupant les salariés indépendamment de leur employeur, gênerait-il la municipalité ?
    La Bourse du Travail est un lieu dédié à la défense et à la promotion des droits, ouvert à tous les villejuifois et de manière totalement gratuite. Grâce à cet outil syndical, présent sur la ville depuis des années, des salariés ont pu s’organiser dans leurs entreprises et administrations, des milliers de personnes ont pu être aidées dans leurs procédures prud’hommes, accompagnées et défendues face à leur employeur.
    Nous ne devons pas accepter que la municipalité anéantisse ce lieu public sous le simple et faux prétexte de récupérer une poignée d’euros, en cédant ce patrimoine à des acteurs privés.
    Tous les villejuifois, les salariés actifs, retraités, privés d’emploi doivent se mobiliser pour garder ce lieu, aucune autre structure ne remplira cette mission.
    Au cours des décennies, tous ont trouvé porte ouverte et conseil pour les problèmes liés à la défense de leurs intérêts professionnels, individuels et collectifs. C’est un lieu de vie citoyenne, un lieu de résistance, un lieu d’éducation populaire qui serait menacé de fermeture pour 2015 !
    Fermer ce lieu aboutirait à en expulser les Unions Locales des syndicats, des syndicalistes et des militants associatifs. C’est supprimer un lieu de lien social et de défense des droits, particulièrement utile et nécessaire en ces temps de crise. C’est un véritable coup de force contre la démocratie sociale et l’existence même des organisations syndicales de salariés !
    Les travailleurs et la population de Villejuif n’ont rien à gagner à la disparition d’un outil qui permet, notamment, d’accomplir des missions syndicales d’intérêt général.
    La Bourse du Travail, c’est la maison de tous les salariés de Villejuif ! Rassemblons-nous afin de conserver ce lieu pour se réunir, s’informer, s’organiser, se défendre et trouver les moyens de résister face aux injustices !
    La Bourse du Travail : on s’est battu pour la gagner et on se bat pour la garder !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Journée antiraciste du 21 mars et contexte politique : la CGT dénonce l’imposture du Front national

La confédération CGT (et auparavant son UD de Paris ainsi que le syndicat CGT Travail, emploi et formation professionnelle) a pris position pour la manifestation antiraciste du 21 mars 2015. Dans le contexte politique électoral, elle réaffirme son rejet du Front national, « brisant les fondations de notre république sociale« .

Cliquez pour version PDF : 49_comm_18032015

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  • 21 mars, journée internationale de lutte contre le racisme

L’imposture sociale et le racisme de l’extrême droite sont des poisons pour le vivre ensemble

La CGT milite aux côtés de tous les salarié-e-s pour gagner de nouveaux droits, conquérir le respect de la démocratie dans et hors de l’entreprise.

Les organisations professionnelles et territoriales de la CGT avec d’autres organisations syndicales luttent depuis toujours contre les idées racistes, xénophobes et réactionnaires de l’extrême droite, qui n’ont qu’un seul but diviser les salariés, affaiblir leurs droits, pour favoriser le grand patronat.

Les attaques du patronat et des libéraux vis-à-vis du monde travail, renforcent l’aigreur de nombreux salarié-e-s, privé-e-s d’emploi et retraité-e-s confrontés dans leur quotidien à une crise sociale grave, à se tourner vers les partis politiques d’extrême droite et en particulier le FN.

L’extrême droite en général et le FN sont un poison se distillant dans notre corps social et brisant les fondations de notre république sociale !

La CGT considère que les solutions ainsi que les moyens existent pour faire reculer les idées d’extrême droite dans notre société et le vote FN aux différentes élections.

Pour la CGT, les réponses aux besoins sociaux des salarié-e-s, privé-e-s d’emploi et retraité-e-s sont au cœur des solutions pour mettre fin définitivement aux idées d’extrême droite.

Cela passe par une autre répartition des richesses créées par le travail permettant de supprimer les inégalités sociales et le repli sur soi. Cette répartition des richesses est nécessaire pour augmenter le pouvoir d’achat et résorber le chômage de masse. Ce sont les premières préoccupations sociales de la population dans le pays.

La journée internationale de lutte contre le racisme du 21 mars revêt un caractère encore plus important dans ce contexte, en particulier à quelques jours des élections départementales.

La CGT appelle les salarié-e-s à se saisir de cette journée internationale, à se joindre aux différentes initiatives et rassemblements organisés ce samedi, pour faire valoir leur volonté de vivre ensemble, quelles que soient nos origines.

Cette journée sera également l’occasion d’exiger la satisfaction immédiate des besoins pour répondre définitivement aux urgences sociales.

Montreuil le 18 mars 2015

 

CGT et communisme : retroviseur

Dirigeants communistes: quelle culture syndicale?

Le PCF et la CGT sont deux organisations couramment associées. Or le lien entre les responsables communistes et le mouvement syndical s’est délité depuis les années 1980, en même temps que les stratégies patronales ont réduit les contre-pouvoirs dans les entreprises et que le PCF a perdu une bonne part de son ancrage dans les milieux populaires. Julian Mischi, sociologue et auteur de l’ouvrage Le Communisme désarmé (Agone, 2014), revient pour Terrains de luttes sur l’évolution du rapport des dirigeants communistes avec l’action syndicale et la CGT.


 

La puissance passée du PCF est indissociable du lien que ses militants avaient tissé avec les milieux ouvriers et syndicaux. Ce parti s’appuyait sur des réseaux syndicaux étoffés et valorisait l’action de ses adhérents sur leur lieu de travail. Avec les mairies et les organisations de masse, le mouvement syndical constituait l’un des trois piliers de la présence du PCF dans la France populaire. La CGT, tout particulièrement, assurait à ses militants un contact direct avec les réalités quotidiennes des salariés. Souvent, les ouvriers s’engageaient d’abord au syndicat avant de chercher un débouché politique en rejoignant « le parti », à l’occasion notamment des campagnes électorales. Les luttes municipales prenaient la forme explicite d’une lutte de classe à l’échelon local avec, d’un côté, des listes menées par des ouvriers syndiqués, parfois associés à des enseignants et, de l’autre, les membres de l’encadrement des entreprises, alliés avec les commerçants et professions libérales. Mineurs, métallos, cheminots, postiers, travailleurs du bâtiment, gaziers et électriciens…, les syndicalistes ont fait la force du PCF et de son ancrage dans les milieux populaires.

intervention de Pierre Laurent

Conflits sociaux en terre communiste

La fragilisation du mouvement ouvrier, sur fond de crise des grands bassins industriels, remet en cause ce modèle. Non seulement le PCF perd en influence depuis la fin des années 1970 mais ses différents réseaux tendent à s’autonomiser. Les élus s’investissent prioritairement dans leurs mandats, tandis que certains militants vont privilégier l’engagement associatif (au Secours Populaire ou chez les locataires par exemple) alors que d’autres, chez les intellectuels notamment, se retrouvent plutôt dans les réseaux d’ATTAC ou du Monde Diplomatique. De leurs côtés, nombre de militants ouvriers se replient sur leur entreprise où les conditions de la lutte se dégradent fortement. Fragilisé, le PCF assure de moins en moins un rôle idéologique de coordination des engagements, il perd sa position centrale dans l’univers de la « gauche de gauche ».

Dans ce contexte d’éclatement des écosystèmes communistes locaux, l’univers du parti se distancie progressivement de celui du syndicat. Alors que les militants des entreprises valorisent l’action au sein du syndicat, les responsables du PCF travaillent surtout à maintenir leur influence dans les collectives locales. Les mandats d’élus locaux permettent en effet de maintenir l’audience du PCF, qui s’effondre au plan national, et d’assurer des ressources financières à ses responsables.

Drapeau PCF Marteau Faucille

Cette dissociation entre le syndicat et le parti ne se fait pas sans heurts dans les terres d’influence communiste comme l’illustre l’émergence au cours des années 1980 de luttes « catégorielles » dans des municipalités gérées par le PCF. De façon inédite, des conflits sociaux secouent des mairies communistes de la région parisienne et des grandes agglomérations, allant jusqu’au déclenchement de mouvements de grève par les employés municipaux CGT. Ceux-ci s’opposent à d’autres camarades, élus et cadres territoriaux, qui sont à la tête des mairies communistes.

Ces rivalités entre syndicalistes et élus illustrent le processus de désouvriérisation du PCF et de ses équipes municipales. Ouvriers, employés et techniciens des services municipaux critiquent chefs de service et cadres administratifs, qui disposent d’un pouvoir grandissant non seulement dans les mairies mais aussi au sein du parti, où les cadres de la fonction publique territoriale occupent désormais une place centrale. Les réseaux du PCF se restructurent autour de professionnels de la gestion publique locale avec une présence accrue de collaborateurs d’élus, directeurs de cabinet, cadres technico-administratifs, chargés de mission, etc. En revanche la CGT de la fonction publique reste surtout organisée au sein des franges populaires des agents des collectivités, qui, à l’image des catégories C, sont de loin les plus nombreuses.

Des dirigeants de moins en moins issus du syndicalisme

A partir des années 1980, des responsables issus du monde des collectivités territoriales remplacent à la tête des fédérations départementales du PCF les permanents d’origine ouvrière, formés dans les écoles du parti et de la CGT. Ces nouveaux dirigeants n’ont pas été éveillés à la politique par les combats syndicaux alors que c’est au sein du militantisme en entreprise que l’itinéraire des anciennes générations militantes prenait souvent sa source.

Concernant la direction nationale, rappelons que Georges Marchais, ajusteur de métier, milite d’abord à la CGT avant de rejoindre le PCF. Permanent syndical, il est responsable de l’Union des syndicats de travailleurs de la métallurgie de la Seine puis prend des responsabilités au PCF qu’il dirige de 1972 à 1994. Le parcours de ses successeurs est, en revanche, étroitement associé à l’univers des collectivités locales. Robert Hue, infirmier de profession, ne devient pas permanent par le syndicat mais par l’obtention d’un poste de collaborateur parlementaire puis par la conquête de mandats électoraux. Maire, conseiller général et régional, il préside l’association nationale des élus communistes et républicains lorsqu’il devient secrétaire général du PCF en 1994. Quant à Marie-George Buffet, élue secrétaire nationale du PCF en 2001, elle a d’abord travaillé dans la municipalité communiste de Plessis-Robinson avant d’être élu adjointe au maire de Châtenay-Malabry puis conseillère régionale.

Le passage dans les collectivités locales gérées par le PCF en tant qu’élu ou collaborateur devient prépondérant pour les nouveaux dirigeants du parti, qui ont peu de culture syndicale. Du moins pas la culture syndicale du monde salarié, car plusieurs sont passés par le syndicalisme étudiant, à l’image de Marie-George Buffet, licenciée en histoire-géographie et dirigeante de l’UNEF. Pierre Laurent, qui lui a succédé à la tête du parti en 2010, a auparavant animé l’Union des étudiants communistes avant de devenir directeur de la rédaction de l’Humanité après avoir obtenu un maîtrise de sciences économiques à la Sorbonne.

Un lien distendu avec le mouvement syndical

En alimentant les réseaux communistes en cadres ouvriers, la CGT avait assuré au PCF un lien privilégié avec les milieux populaires. Or la nouvelle génération de dirigeants communistes a peu d’expérience ouvrière ou syndicale. Dans les fédérations, les responsables du PCF sont davantage insérés dans le monde politique local administratif que dans l’espace des mobilisations militantes. Souvent cadres des collectivités locales, leurs profils traduisent la professionnalisation de l’administration communale, qui peut d’ailleurs les mettre en porte-à-faux avec des agents communaux s’efforçant de maintenir une activité syndicale sur leur lieu de travail. Ces derniers doivent pour cela lutter contre la diffusion des principes du management public et d’une conception dépolitisée de l’action municipale que certains élus communistes peuvent reprendre à leur compte.

La désignation de trois nouveaux responsables départementaux durant l’automne 2014 illustre bien ce changement de profils des dirigeants communistes locaux. Outre un enseignant de trente-cinq ans qui prend la responsabilité du PCF dans le Gard, c’est un chargé de mission et collaborateur d’élu de trente-trois ans qui a été promu à la tête de la fédération du Rhône tandis que la puissante fédération de Seine-Saint-Denis est dirigée depuis octobre par une cadre de la fonction publique territoriale. Les syndicalistes – ouvriers, employés, techniciens, ingénieurs tout particulièrement – se font plus rares dans les rangs des responsables communistes même si on les retrouve toujours en nombre au sein de la base militante. Le PCF recrute de moins en moins ses animateurs parmi les cheminots, agents de service des collectivités, métallos, salariés de la chimie et de l’agroalimentaire, postiers, des milieux où les forces syndicales restent pourtant encore relativement structurées.

Sans parler du projet politique en lui-même, il est vrai que les militants de la CGT peuvent se sentir mal à l’aise dans un parti qui est devenu une organisation très décentralisée sans grande cohérence nationale. Depuis les années 2000, les alliances électorales (avec ou sans le PS par exemple) sont à géométrie variable, selon les élections mais aussi selon les lieux. Elles dépendent des rapports de force interne dans les fédérations et du poids des élus locaux. Ce mode d’organisation donne du poids aux individualités locales et peut opérer comme un frein à l’engagement de militants attachés à une culture organisationnelle valorisant la force du groupe et la discipline collective.

Une prise de distance réciproque

La prise de distance entre le PCF et la CGT est un mouvement réciproque, qui a été favorisé par la stratégie de la confédération : celle-ci prend ses distances avec son principal allié politique dans les années 1990 afin d’éviter de sombrer avec lui[1]. A cette époque, les dirigeants des deux organisations ont voulu marquer leur autonomie respective dans un contexte de crise du mouvement communiste international. Du côté de la CGT, l’accent est mis sur l’investissement du secteur des relations professionnelles. Dans cette optique, les syndicats n’ont pas à porter un projet politique, mais à être des acteurs de la démocratisation de l’action publique[2]. La dépolitisation, que l’on observe chez certains élus-techniciens, se retrouve en quelques sortes dans le discours des dirigeants syndicaux qui autolimitent la portée de leur champ d’action.

Or le syndicalisme et la résistance au néo-libéralisme s’avèrent fragiles sans levier politique. Le découragement face à l’absence de perspective politique apparaît même comme un frein à l’engagement syndical alors que l’espoir d’un changement des rapports de force politiques est un ressort à la mobilisation syndicale, comme l’ont illustré les conflits des « années 1968 » qui étaient associés à la forte politisation des combats sociaux. Plus récemment, la dynamique du Front de Gauche, à l’occasion surtout des élections présidentielles de 2012, a remobilisé des militants syndicaux, présents de façon inédite sur la scène politique dans le cadre notamment du Front des luttes. L’expérience ne semble cependant pas s’être inscrite dans la durée, faute à la fois de volonté politique et de réduction des débats aux seuls enjeux électoraux.

Au sein des mondes communiste et cégétiste, perdure une co-présence amicale que l’on retrouve par exemple dans les pages de l’Humanité. Seul ce quotidien, qui n’est plus officiellement le journal du PCF, relate régulièrement et sérieusement les conflits sociaux et les actions des syndicalistes. La voix des militants de la CGT y occupe une place de choix. Mais ces pages « sociales » cohabitent avec les pages « politiques » sans toujours dialoguer : leurs protagonistes semblent appartenir à des univers sociaux différenciés.

Julian Mischi

 


 

Pour poursuivre sur ce sujet, lire Le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970, Agone, 2014.

[1] Leïla de Comarmond, Les vingt ans qui ont changé la CGT, Denoël, 2013.

[2] Sophie Béroud, « Le Mouvement syndical au miroir des élections de 2007. Les redéfinitions complexe du rapport au politique », La Pensée, 349, janvier-mars 2007, p. 111-121.

La revue Collectif : une histoire syndicale (1987-1991)

Merci à Louis-Marie Barnier de nous avoir transmis l’accès à onze numéros de la revue intersyndicale  Collectif (qui inspire le nom de ce blog Syndicollectif), à partir du numéro 1 du printemps 1987, après le grand mouvement étudiant de 1986-87 et la grève des cheminots de l’hiver 1986, dont ce numéro tire les enseignements.

Le directeur de publication  de la revue était Léon Dion (voir photo ci-dessous), militant CFDT textile du nord de la France. Le comité de rédaction comprenait des militant-es CFDT (surtout), CGT, FEN (dont le courant Ecole Emancipée), et des chercheurs (dont Serge Volkoff, Robert Linhart…). L’Union syndicale Solidaires n’existait pas encore, mais Gérard Gourguechon, porte-parole du Groupe des dix, y fut interviewé sur le rôle et les limites de « l’autonomie« .

Louis-Marie Barnier est sociologue, ancien secrétaire (CGT) du CHSCT d’Air France.  Avec Hélène Adam, du CHSCT de France Télécom, militante SUD PTT, il a co-publié La santé n’a pas de prix (voyage au coeur des Comités d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail), Syllepse, 2013, 18 euros.

Composition du Comité de rédaction de Collectif  : Patrick Akhimoff, Michel Angot, Jean-Pierre Anselme, Danielle Banneyx, Louis-Marie Barnier, Laurent Batsch, Henti Benoîts, Jean Boquet, Dominique Boury, Henri Célié, Isabelle Chauvenet, Philippe Cornelis, Marie Costas, Jeanne Couderc, Pierre Cours-Salies, Claude Debons, Michel Demars, Léon Dion, Marcel Donati, Alain Filou, Didier Gelot, Jean-Claude Genet, Dominique Guilbert, Jean-Luc Heller, Charles Huard, Annette Jobert, Dominique Jussienne, Jean-Pierre Lemaire, Robert Linhart, Daniel Lisembard, Jean-Michel Longchal, Jean-Pierre Martin, Bruno Negroni, Pierre-Yves Rebérioux, Daniel Richter, Danièle Riva, Chantal Rogerat, Serge Roux, René Seibel, Serge Seninsky, Jean-Philippe Sennac, Jacky Toublet, Marie-Françoise Vabre, Yorgos Vlandas, Serge Volkoff, Philippe Zarifian.

 

 

 

  • Numéro 1

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  • Numéro 2

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  • Numéro 3

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  • Numéro 6

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Collectif-N6-p27-34

  • Numéro 7

Collectif-N7-p1-13-greve-infirmieres

Collectif-N7-p14-30-congres-CFDT

Collectif-N7-p31-34

  • Numéro 8

Collectif-N8-p1-11

Collectif-N8-p12-24-Descamps

Collectif-N8-p25-34

  • Numéro 9

Collectif-N9-p1-5

Collectif-N9-p6-18-greve-Peugeot

Collectif-N9-p19-34

  • Numéro 10

Collectif-N10-p1-9

Collectif-N10-p10-18

Collectif-N10-p19-34

  • Numéro 11

Collectif-N11-p1-7-Descamps

Collectif-N11-p8-17-grand-entretien-precarite

Collectif-N11-p18-34-CSG-maladies-professionnelles

 

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Les 120 ans de la CGT : un dialogue entre Maryse Dumas et Sophie Béroud

A l’occasion des 120 ans de la CGT (1895-2015), l’Humanité publie un numéro hors-série, disponible dans les kiosques (7 euros). Y figure entre autre une interview croisée de Maryse Dumas, responsable du programme des manifestations que la CGT organisera tout au long de cette année, et de Sophie Béroud, maitre de conférence en sciences politiques à Lyon 2, spécialiste du syndicalisme.  Au cours de cet échange, Maryse Dumas revient sur quelques questions-clefs actuelles : l’émancipation du salariat (« qui sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes« ), utopie fondatrice de la CGT,  les grands mouvements sociaux producteurs de droits, les problèmes contradictoires de l’institutionnalisation,  la portée transformatrice du travail, le rapport du syndicalisme à la politique (« …ce sont toujours les syndicats que l’on interroge sur leur rapport au politique... »). Nous remercions Maryse Dumas de nous avoir transmis cet échange très intéressant.

 

Nouveau hors-série de l’Humanité sur les 120 ans de la CGT

 

 

 

Entretien croisé Maryse Dumas et Sophie Béroud

En quoi les ambitions portées par la CGT dès sa création sont-elles encore d’actualité ?
Maryse Dumas : Les questions que la CGT se pose aujourd’hui ne sont pas très différentes de celles qu’elle se posait aux origines. Le contexte a changé, le salariat,  le droit syndical, les moyens de l’action syndicale ont changé, mais l’idée que le syndicat sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, reste toujours actuelle. Tout comme me paraît d’une criante actualité l’idée de la « double besogne » assignée au syndicalisme par la charte d’Amiens de 1906 : à la fois répondre aux préoccupations quotidiennes et construire un projet d’émancipation du salariat, Aujourd’hui, un actif sur cinq est dans une situation de chômage ou de sous-emploi, d’autres sont contraints de travailler dans une situation illégale, et sont totalement invisibles. Les salariés sont considérés comme des variables d’ajustements, ravalés au rang de chiffres. Cette mission sous-jacente qu’a eue le syndicalisme des origines, de permettre à des catégories, mises au banc de la société, de se connaître, de se reconnaître et de se faire reconnaître, reste plus que jamais à l’ordre du jour.
Sophie Beroud. Il est fort intéressant de se replonger dans les débats de l’époque, afin de voir comment est construit un outil qui permette de rassembler tout le monde. Le salariat a changé mais les enjeux restent les mêmes : comment on retrouve un groupe, un collectif, des revendications qui vont permettre de mobiliser les salariés. Dans l’histoire de la CGT, il y a plein de discontinuités mais il y a aussi une certaine continuité sur cette mission de rechercher un projet d’émancipation collective pour faire changer la vie des travailleuses et des travailleurs, un projet plus global, un projet d’ensemble qui ne se cantonne pas simplement à la défense des intérêts immédiats des salariés. Il y a à la CGT, une envie de conquête, une recherche de dignité, d’affirmation d’une place dans la société.

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Le mouvement syndical apparait aujourd’hui affaibli. Pour certains, il se serait trop institutionnalisé. L’implication dans les multiples lieux de négociation aurait pris le pas sur la lutte, la construction du rapport de forces …
Maryse Dumas : Obtenir des droits est dans la logique de l’action syndicale. C’est dans les grands mouvements sociaux qu’on gagne aussi des droits pour les syndicats, rarement en dehors. Une fois ces droits obtenus, faut-il les utiliser ? Évidemment, oui. A la CGT, nous sommes conscients de deux risques permanents : le risque d’institutionnalisation, le risque de marginalisation. Si, au prétexte du risque de s’institutionnaliser, nous refusons d’utiliser les droits de représentation acquis par les luttes, alors nous serons marginalisés. Ce n’est pas une trop grande présence de la CGT dans les instances de représentation qui nourrit le risque d’institutionnalisation, c’est surtout le fait qu’elle n’est pas assise sur une syndicalisation et une vie syndicale suffisamment importantes. Historiquement, le mouvement progressiste a été porté par les acquis obtenus dans les grandes entreprises et les services publics où les syndicats étaient forts, en nombre de syndiqués et en vie syndicale démocratique. La désindustrialisation et les privatisations ont considérablement affaibli cette force de frappe et la CGT elle-même car elle y avait ses bases syndicales les plus importantes. Aujourd’hui, le rapport de forces est inversé, c’est le moins-disant social qui l’emporte en s’alignant à la baisse sur les petites boîtes où le syndicat est très peu présent, mais où travaillent une majorité de salariés.
Sophie Béroud. Il ne faut pas opposer institutionnalisation et contre-pouvoir. C’est une vision schématique. Il n’y a pas de mauvaise institution, ce sont les usages que l’on en fait. Il y a même un défaut aujourd’hui d’institution, de droit syndical. Il n’existe pas de droit syndical interprofessionnel, pour organiser entre eux des salariés isolés, de droits syndicaux dans les petites entreprises, de protections pour les militants et les syndiqués, vis-à-vis de toutes les formes de discrimination et de pression pour ceux qui acceptent de prendre des responsabilités. Tout comme il n’y a pas en France de reconnaissance du syndicalisme, de l’activité syndicale comme faisant partie de la citoyenneté. C’est important aussi parce que c’est souvent, dans le discours dominant, un procès que l’on fait aux syndicats d’être trop institutionnalisés et du coup d’avoir perdu le contact avec les salariés.
Parmi les points de faiblesse, on constate un décalage, grandissant semble-t-il, entre l’implantation de la CGT et le salariat d’aujourd’hui. Bien que le diagnostic soit fait dans les congrès, les choses ne semblent guère bouger sur ce plan. Pourquoi ?
Sophie Béroud. C’est très compliqué de représenter les classes populaires, mais la CGT a joué ce rôle et continue de le jouer, même avec difficulté. Il y a toujours eu des enjeux sur les catégories que le syndicalisme atteint le moins. La CGT a toujours eu ce souci d’être en prise avec l’appareil productif. Mais bouger les structures, c’est aussi repenser les champs interprofessionnels, le niveau du pouvoir politique. Là encore, la mise en mouvement de l’organisation existe même si cela ne va pas assez vite. Lorsqu’il y a un syndicalisme catégoriel, il est difficile de passer à une base plus large. Car cela nécessite de faire des actions communes, de poser les enjeux, d’élaborer des revendications qui permettent de construire un outil, une fédération plus large. C’est compliqué aussi parce que les pratiques militantes sont différentes, mais aussi parce qu’il y a des enjeux financiers. Dans des secteurs avec un très faible taux de syndicalisation, où se trouvent beaucoup de syndiqués isolés, le rôle des unions locales et départementales, la dimension interprofessionnelle, sont décisifs. C’est le lieu où peut se créer un cadre collectif, un lieu pour se réunir, mais il y a là aussi des difficultés. En raison de la faiblesse du nombre de militants, déjà très accaparés. Des choix doivent être faits pour enclencher cette dynamique.
Maryse Dumas : L’idée que la structuration doit bouger est largement partagée dans l’organisation. Le problème est surtout sur : vers où aller et comment ? La structuration actuelle écarte celles et ceux qu’il faudrait prioriser : parmi les syndiqués dits « isolés », c’est à dire sans lien avec un syndicat de base, on voit une surreprésentation des jeunes, des femmes, des salariés en précarité. Or, elles et ils sont la figure montante du salariat, celle qui est la plus exploitée et a le plus besoin de s’organiser. Notre fonctionnement actuel ne le permet pas. Même dans les entreprises où la CGT est présente, cela se résume trop souvent à un fonctionnement autour des seuls élus. Il y a aussi des mandats (de délégués, de responsables syndicaux) qui durent trop longtemps, ne permettant pas de renouveler les pratiques, de féminiser et rajeunir les collectifs. Cela tient pour une part à des insuffisances du droit syndical sur les parcours militants. Lorsqu’un militant a un trou de 10 ans dans son CV du fait d’une activité permanente à la CGT, comment retrouver du travail ? De même, il n’y a pas de reconnaissance du syndicalisme interprofessionnel notamment au plan local. De ce fait, les présences militantes au service de l’ensemble des salariés sont pompées sur les heures de délégations obtenues dans telle ou telle entreprises. Cela  complique aussi l’évolution de la structuration. Ne nous cachons pas non plus que des visions différentes des missions de l’organisation conduisent à des visions différentes de la structuration : si elle n’a pour seule fonction que l’application du droit, alors des permanences juridiques suffisent au niveau local. Si elle a un rôle d’émancipation et d’éducation populaire, il faut des syndiqués actifs et une vie syndicale au plus près des gens. Si elle vise l’action, la négociation, et la conquête, alors il faut constituer des forces face aux employeurs. De même si on pense le changement de société à partir de la transformation du travail, plutôt que par le seul changement de gouvernement.
N’y a-t-il pas également des raisons d’efficacité ?
Maryse Dumas : La CGT s’est construite autour du syndicat d’entreprise. Mais quel est aujourd’hui le périmètre de l’entreprise : la maison mère ? Les filiales, les sous- traitants ? Comment prendre en compte les mobilités des salariés, les alternances entre plusieurs employeurs ?… Nous avons essayé d’élargir les périmètres, par exemple dans les centres commerciaux, en créant des syndicats de site. Sauf que nous n’arrivons pas à avoir un interlocuteur patronal interprofessionnel du centre commercial avec lequel on puisse discuter des horaires d’ouvertures, de la sécurité, des toilettes… Et c’est objectivement un obstacle à un syndicalisme efficace.
La question du rapport à la politique revient également très fortement dans les débats de la CGT…
Maryse Dumas. La CGT ambitionne de transformer la société par la transformation du travail. Parmi nos propositions, un statut des salariés qui permette à chacun, de l’entrée dans la vie active jusqu’à la retraite, de disposer de droits que les employeurs devraient respecter. Nous pensons qu’en transformant le travail, en permettant aux salariés d’être maîtres d’œuvre de son contenu, sa finalité, son utilité sociale, de l’organisation de leur travail, on fait reculer la notion même de marché, et on avance sur les préoccupations humaines et environnementales. Sur la base de ce projet, la CGT est prête à débattre avec tous ceux qui le souhaitent, autres syndicats, partis politiques, associations. Je remarque que ce sont toujours les syndicats que l’on interroge sur leur rapport au politique, qu’on réduit souvent aux rapports aux partis politiques, voire même à tels ou tels partis politiques. C’est la vieille maladie de la gauche en France que de considérer l’action syndicale comme seconde, voire subalterne de l’action politique. Les partis politiques de gauche, singulièrement le parti majoritaire, continuent de croire qu’ils parlent au nom de tout le monde, y compris au nom des travailleurs, au nom des syndicats, alors qu’ils n’acceptent pas ou peu de se confronter à eux. Or c’est de confrontations et d’échanges, mais véritablement réciproques, qu’il y a besoin. Depuis les années 70, les partis politiques de gauche ont délaissé les questions du travail et les ont déléguées aux syndicats, alors même que le travail est identitaire de la construction de la gauche en France. Beaucoup de questions se posent aujourd’hui sur l’équilibre véritable de cette démocratie qui se vit avec un suffrage redevenu quasiment censitaire plutôt qu’universel, dans la mesure où ce sont systématiquement les catégories populaires, les ouvriers et employés qui font le gros des abstentionnistes. Lorsqu’ on veut le changement de société, on doit veiller à l’indépendance des syndicats, parce que travailler à l’indépendance, c’est se dire qu’une fois arrivés au pouvoir, les luttes syndicales nous aideront à pousser les feux vers les revendications du travail au détriment du capital. L’indépendance des syndicats détermine la sincérité d’un projet qui vise à faire reculer le capitalisme et à faire émerger les revendications du travail.
Sophie béroud. Sur les rapports au politique, la CGT a eu des phases très intéressantes dans les années 1990/2000. Il y a eu une séquence de distanciation avec le Parti communiste, et même presque la crainte de parler politique. Avec la volonté de marquer les frontières. Puis, il y a eu une évolution. Une fois la distanciation acquise, la CGT a pu recommencer à dialoguer avec différents types d’organisations, en estimant être porteuse d’un certain nombre d’éléments et d’idées sur ce qui se joue dans le travail. Même si toutes les organisations de la CGT ne vont pas à la même vitesse. Il y a par moment, en fonction du contexte et de la situation, des tentations de revenir à des liens plus étroits avec des organisations politiques, de revenir vers les schémas historiques.
Maryse Dumas. La période de distanciation a aussi permis de réfléchir non seulement à l’indépendance, mais surtout à la spécificité de la démarche syndicale. Un parti politique vise le pouvoir, le gouvernement ; l’objectif du syndicat est de gagner sur les revendications quel que soit le pouvoir en place et la couleur politique du gouvernement, en usant de tous les moyens possibles pour créer les rapports de forces.
Dans ce rapport de forces, l’unité syndicale reste-t-elle une des clés ?
Maryse Dumas. La division syndicale offre au patronat une possibilité d’avancer dans ses objectifs antisociaux. L’unité d’action des syndicats crée une dynamique favorable à l’entrée en action de nombre de salariés qui ne le feraient pas autrement. C’est donc une question clé. Dans le paysage actuel, dès qu’il y a négociation, on pense institutionnalisation, on dit signature et on dit CFDT. Pour nous, il existe une autre façon de négocier, une façon CGT qui prend en compte les revendications des salariés, qui veut définir avec eux l’enjeu de la négociation, trouver les moyens de créer un environnement favorable à la satisfaction des revendications, par l’action, l’unité d’action et la consultation des salariés à toutes les étapes.
Que révèle la crise de direction qui vient de frapper la CGT ?
Maryse Dumas : Le principe à la CGT c’est que la base décide et fait remonter ses attentes. Le niveau national confédéral n’a de pertinence qu’en réponse à ces attentes-là. S’il n’y répond pas, c’est l’idée même de confédération qui est fragilisée. Au tout début, avant la guerre de 1914, le rôle assigné à la confédération par ses fondateurs était de parvenir à la grève générale. Devant les échecs répétés, un certain partage des tâches entre les différents niveaux, fédérations professionnelles, organisations interprofessionnelles territoriales et confédération, s’est structuré. Il reposait, surtout après la Libération, sur des syndicats nombreux et forts dans des grandes entreprises et services publics qui donnaient le « la ». Or, dans une société où le particularisme l’emporte sur les solidarités, où la force de frappe syndicale dans les entreprises s’affaiblit, où le syndicat de base voit le nombre de ses syndiqués réduit à la portion congrue, nous arrivons au bout de cette vision. On demande à la direction confédérale nationale de suppléer les défaillances sans pour autant lui donner les moyens de véritablement impulser une stratégie de développement. C’est donc le rôle d’une confédération dans le salariat et l’état des forces syndicales actuels qui est aujourd’hui posé.
Sophie Béroud. Il est un peu tôt pour analyser cette crise. Les difficultés semblent être liées à un apprentissage de la démocratie interne. Aujourd’hui, la CGT trouve en elle-même ses propres référents démocratiques. Depuis les années 1990, la CGT se construit en cherchant sa propre démarche pour renouveler sa démocratie. Il n’y a pas eu assez de discussions, il n’y a pas eu le temps de la discussion. Les militants d’aujourd’hui sont pris dans une exigence démocratique très forte, mais s’il n’y a pas le temps pour cela, alors il peut y avoir des hiatus. C’est ce que perçoivent les militants à la base.
Maryse Dumas : Nous avons trop peu débattu en particulier du rôle de la confédération. Or celui du bureau confédéral et du secrétaire général en découlent. Si on ne discute du secrétaire général qu’en terme nominatif, il n’y a pas de solution. Quelle que soit la personne, même très performante, elle ne peut incarner toute la diversité de la CGT. Il y a aussi à innover en matière de démocratie interne. Les syndiqués actuels n’ont, souvent, pas d’autres expériences démocratiques que la CGT. Or la démocratie syndicale est une forme tout à fait particulière de démocratie qui reste méconnue. Mais la cause principale se trouve dans la non-clarification, voire la mise en cause des évolutions de la CGT de ces dernières années. Reste la question fondamentale : comment construire l’émancipation du salariat, le changement de société sans une confédération faisant converger toutes les professions sur ces objectifs ? La crise confédérale peut être une chance si elle conduit à de nouvelles innovations démocratiques.
Sophie Béroud. La crise peut s’expliquer aussi parce qu’il y a des choses qui ont bougé dans la CGT et qu’il n’y a plus adéquation entre le haut et le bas. Il n’y a pas que du négatif, les réponses se trouvent aussi dans ce qui a bougé. Et ce n’est pas, comme certains voudraient le laisser penser, un effondrement de l’organisation.
Entretien réalisé par Clotilde Mathieu

 

  • Vu sur le site de la CGT  : 12 mois pour 120 ans

1895 : Limoges : La Confédération générale du travail se constitue et le mouvement syndical s’unifie. 2015 : La CGT veut marquer ses 120 ans par des initiatives au plus près du terrain, avec celles et ceux qui ont fait, font et feront la CGT d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Chaque mois de l’année sera l’occasion de réfléchir, agir et construire ensemble, sur différentes dimensions de l’activité syndicale, à travers une multitude d’initiatives aux formats divers : expositions, colloques, conférences, initiatives revendicatives, sportives, culturelles… partout en France. Les rendez-vous seront tournés vers la jeunesse et l’avenir, en s’appuyant sur l’histoire.

Trois temps forts jalonneront l’année : l’ouverture des initiatives « 120 ans » et l’inauguration de l’exposition « La CGT a 120 ans » le 4 mars à Montreuil, un colloque à Limoges à l’occasion de la date anniversaire du congrès fondateur et une soirée festive, en décembre, qui clôturera les célébrations.


FÉVRIER

La CGT et les droits d’intervention des salariés

Quel rôle a tenu la CGT pour que les comités d’entreprise soient mis au service des droits d’intervention des salariés sur les stratégies de gestion des entreprises ? Au service aussi de l’accès du plus grand nombre à des activités culturelles, de loisirs, de sports, de vacances de grande qualité, à des tarifs accessibles ? À l’occasion des différents salons des CE, retour sera fait sur le 70e anniversaire de la création des comités d’entreprise, sur le rôle majeur de la CGT pour développer et accroître ces droits.


MARS

La CGT et la féminisation du salariat

Le 8 mars est depuis 1910 la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. La CGT interrogera son rapport à l’engagement syndical des femmes, à leur prise de responsabilité et traitera plus généralement des questions féministes et d’égalité, avec notamment une rencontre nationale à Montreuil le 5 mars.

La CGT et le développement économique

La semaine de l’industrie sera l’occasion de faire connaître les ambitions de la CGT pour faire de la France une nation industrielle, respectueuse des préoccupations de développement durable.

La région Aquitaine viendra construire un chalet, du 30 mars au 3 avril, pour démontrer tout l’intérêt du développement d’une filière nationale du bois. Cette initiative articulera luttes, revendications et créations artistiques avec la compagnie de B. Lubat, R. Bohringer, C. Gibault, le Paris Mozart Orchestra, etc. D’autres filières, comme la métallurgie ou les cheminots, profiteront de cette semaine pour organiser des initiatives. Un forum régional sur la mer devrait se tenir en Bretagne.

L’union départementale du Vaucluse avec l’IHS et les cheminots inaugureront le 14 mars la gare SNCF de Carpentras pour la réouverture de la ligne après une bataille revendicative de la CGT de quarante ans.

La fédération des Cheminots et son collectif Dom Tom organiseront le 19 mars une journée consacrée à la départementalisation des DOM, qui aura bientôt 70 ans, avec exposition et animation musicale.


AVRIL

La CGT et les évolutions du travail

Le travail sera au cœur des initiatives du mois d’avril 2015 : ses évolutions multiples et les exigences de réponses syndicales nouvelles qu’elles appellent.

Un colloque de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens mettra l’accent sur le travail qualifié tandis que d’autres initiatives porteront l’attention sur le travail ouvrier ; l’occasion de faire le point sur les apports de la CGT pour transformer le travail et l’émanciper.


MAI

La CGT et la solidarité internationale

Les manifestations du 1er mai 2015 donneront une résonance particulière au combat historique de la CGT pour la paix, la solidarité entre tous les travailleurs du monde et pour l’unité. Une initiative au Creusot en présence de Bernard Thibault, membre du conseil d’administration du Bureau international du travail devrait en donner une illustration particulière.

Diverses initiatives illustreront les combats de la Résistance pour parvenir le 8 mai 1945 à la capitulation des armées nazies. Elles seront l’occasion de mettre en évidence les valeurs d’égalité, de solidarité et de respect des libertés fondamentales de tout être humain dont notre époque a cruellement besoin.

L’union départementale de l’Hérault organise le 23 mai un forum international des syndicats de la Méditerranée sur la transition énergétique et les politiques d’austérité avec film, débat, repas, concert, etc.

Du 13 au 14 mai, le Festival de Cannes, dont la CGT est cofondatrice, sera l’occasion de mettre en exergue la part d’histoire commune du cinéma et de la CGT et l’actualité des enjeux qui les traversent. Une exposition et une soirée spéciale sera organisée au Festival international du Film à Cannes par l’union départementale des Alpes maritimes, l’union locale de Cannes, la FNSAC et l’ANCAV-TT.

L’Avenir social organise deux initiatives dédiées à la solidarité. L’une sera de faire participer aux manifestations du 1er mai, deux femmes ayant collaboré à la création de la première classe d’alphabétisation au Sénégal. L’autre de permettre à des personnes précaires, sans emploi ou sans papiers, d’aller et de participer au Festival de Cannes, voire de fouler le tapis rouge.


JUIN

La CGT en territoires

Le 5 juin, l’union départementale de Loire-Atlantique engagera un débat sur les interactions entre l’art et le monde du travail. Comment une pièce de théâtre peut permettre à des syndicalistes de prendre de la hauteur sur leur activité, de mieux cerner les préoccupations des salariés, de faire émerger des perspectives nouvelles…

La Bourse du travail de Saint-Denis propose, le 11 juin, une projection-débat « Plaine de Vies » sur les enjeux syndicaux liés aux mutations sociales et économiques et industrielles notamment celles de l’industrie audiovisuelle et cinématographique.

Le 13 juin, la question des Services publics sera sur le devant de la scène à partir d’initiatives unitaires dans la Creuse. L’accent sera mis sur le syndicalisme en milieu rural à partir notamment, d’une initiative organisée les 20 et 21 juin dans le Gers.

En juin, le centre Benoît Frachon propose une journée d’étude sur l’action de la CGT en matière de formation syndicale, de culture et d’éducation populaire. Une salle « Marius Bertou » sera inaugurée et suivie d’un spectacle vivant autour du théâtre et de la poésie.


JUILLET/AOUT

La CGT et la vie hors travail

À l’occasion du Tour de France et des festivals de l’été, la CGT interrogera son rapport au sport, à la culture, aux loisirs. Elle reviendra sur ses batailles pour la RTT et pour obtenir « le temps de vivre ». La question des différentes formes d’emplois saisonniers, précaires, intermittents, ne sera pas oubliée, pas plus que les luttes de la CGT pour les droits collectifs et individuels des salariés.

Au Festival d’Avignon exposition et spectacles seront proposés par l’union locale CGT d’Avignon, l’union départementale du Vaucluse et la fédération du Spectacle, de l’Audiovisuel, du Cinéma et de l’Action culturelle.

Au Festival également, la région Rhône Alpes amarre une péniche comme lieu de rencontres et propose un débat le 11 juillet sur les 70 ans des CE et notamment les activités culturelles, les liens entre les CE et le monde de la culture.


SEPTEMBRE

La CGT et l’unité des syndicats

Comme tous les ans, le Forum social de la fête de l’Humanité proposera des débats. Ceux-ci porteront la dimension des 120 ans.

Le festival de la marionnette du 18 au 27 septembre à Charleville Mézières pourrait être l’occasion d’une présence syndicale originale, dans une forme d’art et de spectacle très populaire.

Un ouvrage collectif sera réalisé par des camarades de l’union départementale de l’Ain avec une lecture scénarisée lors d’une initiative organisée le 25 septembre avec expositions et spectacles vivants.

Le 26 septembre, l’union départementale du Gard clôturera sa série d’initiatives par des conférences avec le grand public sur leurs attentes vis-à-vis du syndicalisme en général et de la CGT en particulier. Des concerts alterneront ces débats.

Le congrès de la Confédération européenne des syndicats à Paris, du 28 septembre au 2 octobre, sera l’occasion de présenter les spécificités et l’histoire du syndicalisme français aux délégués des syndicats européens.


OCTOBRE

La CGT, le choix d’être une confédération pour les solidarités entre salariés

La commémoration de l’acte fondateur de la CGT en 1895 sera l’occasion d’organiser le 15 octobre à Limoges une initiative culturelle populaire et grand public avec l’organisation d’une journée de réflexion militante sur la portée actuelle du choix d’un syndicalisme confédéré, de ses principes de fonctionnement et de structuration et des réponses nouvelles à imaginer au service d’un salariat en pleine évolution. La mémoire ouvrière de la ville sera saluée au travers l’inauguration d’une rue à la mémoire de Marguerite Saderne. Et enfin, le Club omnisports de la CGT organisera une randonnée cyclotouriste de 120 kms à Limoges.

C’est en octobre aussi que seront célébrés les 70 ans de la création de la Sécurité sociale. Composante essentielle de notre modèle social, elle est au coeur d’enjeux de société fondamentaux, qui appellent à la plus extrême vigilance et à la mobilisation.

C’est sur ce thème en lien avec notre démarche revendicative d’une Sécurité sociale professionnelle que l’union départementale d’Indre-et-Loire propose un débat public avec animations culturelles le 5 novembre.

L’union départementale de Saône-et-Loire organise trois jours de festivité avec des interventions, des expositions, animations culturelles, musicales et théâtrales, etc., sur la spécificité du régime minier en tant que modèle pour la Sécurité sociale du futur.


NOVEMBRE

La CGT et les moyens d’être efficace au service des salariés

L’union départementale de Gironde construit une initiative sur sa bourse du travail à Bordeaux, lieu chargé d’histoire, de culture, de trésors d’art mais aussi de luttes et de résistance.
D’autres comme celles de Rochefort, de Rennes, l’union locale de Cholet ou encore l’union locale de Corbeil qui fête ses 110 ans, seront à l’honneur, leur histoire, mais aussi leur utilité actuelle au service des salariés et de l’éducation populaire. Certaines viennent d’être rénovées, d’autres seront inaugurées comme celle de Roissy Charles de Gaulle, d’autres ont besoin de l’élan collectif pour être sauvées.

Partout l’activité CGT en territoires sera mise en exergue avec l’exigence de locaux syndicaux dignes de notre temps et des besoins des salariés.

Le 5 novembre, la bataille des idées et la presse syndicale feront l’objet d’une rencontre sous l’égide de Vie Nouvelle et de l’Union confédérale des retraités, en collaboration avec les autres publications de la CGT.

La conférence Paris Climat 2015, à partir du 30 novembre, donnera lieu à de multiples initiatives et débats lancés par la CGT pour créer les conditions d’un développement humain durable, démocratique et porteur de progrès.


DÉCEMBRE

La CGT et les privés d’emplois

Comment la CGT combat-elle toutes les formes d’exclusion de l’emploi ? Comment s’est-elle organisée pour permettre aux salariés privés d’emplois de lutter pour leurs droits et leur proposer des formes de syndicalisation qui correspondent à leurs attentes et possibilités ? Les manifestations du 5 décembre seront l’occasion de mettre en lumière l’activité des comités CGT des privés d’emplois

La CGT et les jeunes

Un événement festif clôturera l’année. Il donnera une grande place à la jeunesse et permettra à la CGT de se tourner avec confiance vers les échéances futures.

Des organisations comme l’union départementale de l’Ariège proposent tout au long de l’année des initiatives (forums, débats, expositions, animations culturelles, etc.) en y associant des syndicats, des unions locales, des fédérations.

Plusieurs fédérations et unions départementale, qui tiendront leur congrès en 2015, en profiteront pour mettre les 120 ans de syndicalisme CGT à l’honneur au travers d’initiatives multiples à l’égard de leurs délégués.

Un remerciement tout particulier à la FNSAC (fédération du Spectacle, de l’Audiovisuel, du Cinéma et de l’Action culturelle) qui participe et apporte sa connaissance dans le domaine artistique à une multitude d’initiatives.

Bilan élections fonction publique : tentative de synthèse CGT

Concernant les résultats des élections dans la fonction publique de décembre 2014, nous avions déjà publié une analyse détaillée faite par Baptiste Talbot, sur la fonction publique territoriale. L’article ci-dessous est paru dans Fonction publique, publication de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT (les articles ne sont pas signés dans cette publication). Il tente une synthèse plus générale, et sans faux fuyant sur les résultats (« un signal adressé par les électeurs« ),  sur les trois versants de la fonction publique : Etat, territoires, hôpitaux.

 

1-Logo-UGFFL’HEURE DES BILANS

Les résultats nationaux des élections générales dans la Fonction publique sont maintenant connus et le temps est venu des premiers bilans.
En se penchant sur les résultats globaux, outre les évolutions de l’abstention et des bulletins nuls déjà notées dans le dernier numéro de FP, quelques grandes tendances peuvent d’ores et déjà être relevées. Faute de place, nous n’aborderons ici que deux questions qui sont d’évidence posées par ces résultats : la représentativité syndicale et le score de la CGT.

  •  REPRÉSENTATIVITÉ SYNDICALE, DES CRITÈRES A REVOIR

Pour l’ensemble de la Fonction publique, les 3 confédérations CGT, CFDT et FO totalisent 61 % des voix (62% en 2011, 57,7% en 2008) soit 7,5 point de moins que dans le secteur privé. Si on ajoute les scores de l’UNSA (10,4%), de la FSU (7,9%) et de SOLIDAIRE (6,8%), 6 organisations syndicales cumulent plus de 86% des suffrages. Cependant, du fait du mode de composition du Conseil Commun, 3 organisations syndicales (CFTC, CGC, FAFP) dont le score avoisine les 3%, conservent leur représentativité. Seul le syndicat autonome des directeurs d’hôpitaux (moins de 0,3% en 2011) perd son siège au Conseil Commun. Dans le secteur privé, où le seuil de représentativité est fixé à 8%, il n’y a que 5 organisations (CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC) qui peuvent participer à des négociations au niveau national. Par ailleurs, le paysage syndical est nettement contrasté suivant les versants de la Fonction publique. A l’Hospitalière, les 3 grandes confédérations totalisent 80% et il ne reste que 5 organisations représentatives (CGT, CFDT, FO, SOLIDAIRE et l’UNSA). Dans la Territoriale, la situation est très comparable puisque ces 3 Confédérations totalisent 70% et qu’il y a également 5 organisations représentatives (CGT, CFDT, FO, UNSA et FAFP).
Dans la Fonction publique de l’Etat, les confédérations CGT, CFDT et FO cumulent moins de 45% de voix et 5 organisations (FO, FSU, UNSA, CFDT et CGT) se situent entre 13 et 17%. Avec SOLIDAIRE (9%) et la CGC (5,5%) il y a aujourd’hui 7 organisations syndicales représentatives dans la FPE puisque la CFTC perd son siège au CSFPE. Cependant, si on examine la situation dans le détail, on relève que seules la CFDT, la CGT et l’UNSA sont effectivement représentées dans la quasi-totalité des ministères. De plus, certaines organisations, dont le score est inférieur à 5%, ne doivent leur présence dans un CTM que par le truchement de listes communes à 2 ou 3 syndicats.
Si l’on constate ainsi que la loi de juillet 2010 n’a eu que des conséquences marginales sur la représentativité dans la Fonction publique, il n’y a pas lieu de s’en réjouir. L’émiettement syndical ne profite en rien aux agents et, dans le passé y compris récent, les autorités gouvernementales ont su habilement jouer des dissensions syndicales pour faire passer leurs projets. Ainsi, dans la dernière mandature, il n’a jamais été possible de réunir un vote « unanimement contre » des représentants du personnel au Conseil Commun alors même que les accords de Bercy obligent, dans ce cas de figure, le Gouvernement à organiser une nouvelle délibération.
D’évidence, il faut revoir les textes d’application des accords de Bercy pour réviser les critères permettant à une organisation syndicale d’être représentative dans la Fonction publique.

  • LE SCORE DE LA CGT : UN SIGNAL ADRESSE PAR LES ELECTEURS
  • Comme les observateurs l’ont souligné le fait marquant du scrutin du 4 décembre c’est le recul enregistré par la CGT dans pratiquement tous les secteurs.
    Si nous devons regarder lucidement ces résultats, il ne s’agit pas non plus de tomber dans le catastrophisme.
    Au niveau du Conseil commun, la CGT, avec 23,08% des voix et 8 sièges sur 30, demeure la première force syndicale dans la Fonction publique devant la CFDT (19,27% ; 6 sièges) et Force Ouvrière (18,59%, 6 sièges). Si la CGT recule de 2,36 points et perd un siège par rapport à 2011, elle obtient un score légèrement amélioré (+0,4) par rapport aux élections de 2008.
    Dans la FPT et la FPH, la CGT demeure première organisation syndicale largement devant ses suivantes. Dans la Fonction publique de l’Etat, la situation semble plus problématique puisqu’à 13,43%, la CGT rétrograde en 5ème position, notre recul étant de -2,4 point par rapport à 2011 et de -1,8 point par rapport à 2008.
    Toutefois, ces données brutes ne reflètent pas parfaitement l’évolution de notre audience. Sur les 6 dernières années le corps électoral de la FPE a été profondément modifié avec des suppressions massives d’emploi notamment à la Poste et France Télécom (-85000), la prise en compte nouvelle des agents de l’Enseignement privé sous contrat (141 000 électeurs) et une nouvelle vague de transferts (50 000) des agents d’exploitation du ministère de l’équipement vers les collectivités territoriales. Si on exclut ces trois secteurs des comparaisons, le score de la CGT est en baisse de 2,2 point par rapport à 2011 mais en progression de 1,4 point par rapport à 2008.
    Si recul il y a, ce n’est donc pas un effondrement de l’audience de la CGT parmi les agents de la Fonction publique.
    Ce revers constitue néanmoins un sévère avertissement qui nous est adressé par les électeurs et il conviendra de prendre le temps, dans toutes nos organisations, pour en analyser les causes qui sont sans doute plurielles.
    Si on écarte l’effet des « affaires Lepaon », en voie de règlement, il nous faut d’abord nous interroger sur notre capacité à être à l’écoute des salariés et sur les moyens que nous mettons en œuvre pour répondre à leurs revendications. Sur la dernière période la CGT, dans la Fonction publique, comme dans le reste du monde du travail, n’a pas su susciter des mobilisations d’un niveau suffisant pour faire barrage aux politiques d’austérité et pour imposer d’autre choix. Courant 2013 et 2014, les appels réitérés à des journées de grèves, dans des périmètres unitaires variables, n’ont pas été suivis massivement par les personnels ce qui nous questionne sur la lisibilité de notre stratégie et de nos modalités d’action.
    Ce constat, qui traduit notre difficulté à emporter la conviction des agents, nous force à réfléchir sur nos modes d’expression et de communication. Il nous interroge sur nos modes d’organisation et de fonctionnement ; à titre d’exemple, le score de la CGT dans les Directions Départementales Interministérielles (-0,4%, -7,3 point par rapport à 2011) montre que dans ce secteur notre outil syndical, éclaté entre 12 syndicats nationaux, n’est plus adapté aux réalités d’aujourd’hui. Plus profondément, se pose à nous la question des rapports entre syndicalisme et politique, singulièrement lorsque ce ne sont pas des partis de droite qui sont au pouvoir.
    Ce travail d’analyse, que nous devons mener dans les prochaines semaines et les prochains mois, doit nous permettre de redresser la barre pour, d’ici 4 ans, retrouver la confiance d’un maximum de nos collègues de travail.

Un bulletin syndical interprofessionnel vivant : l’UD CGT Haute Loire

Le bulletin de l’Union départementale CGT de Haute Loire (Solidaires) est chaque mois un modèle de vie syndicale concrète, avec des exemples d’actions, des arguments, des résultats, et de la fête aussi. Pas étonnant qu’elle soit une de celles qui (relativement à la taille du département) recrute le plus à la CGT! Ci-dessous le lien vers le numéro de février, et le lien vers un argumentaire sur la loi Macron. Ainsi qu’un article montrant une lutte gagnante contre le travail du dimanche.

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lien vers le bulletin : Février 2015

Argumentaire loi Macron 4-pages-loi-macron

E C H O  D E S  S Y N D I C A T S
Travail du dimanche, la lutte paye !
Suite à une réunion publique et répondant à l’appel de l’Union Départementale et du syndicat Commerce CGT 43, de nombreux salariés s’étaient donné rendez-vous sur la zone commerciale, devant le parking d’Intermarché Langeac, le dimanche 15 février, exprimant ainsi leur refus de se voir imposer le travail du dimanche. En effet, les directions de plusieurs grandes surfaces ont décidé de mettre en place le travail dominical, contre l’avis largement majoritaire des employés.
Le syndicat rappelle que cette mesure est économiquement absurde et socialement injuste. Le pouvoir d’achat des ménages n’étant pas extensible au nombre de jours d’ouvertures, le chiffre d’affaires ne ferait que se répartir autrement sur la semaine, sans pour autant augmenter.
Les conséquences sur la vie privée des salariés seraient graves. Le dimanche est bien souvent le seul jour de la semaine où ceux-ci peuvent se reposer, profiter pleinement de leurs proches ou se
consacrer à des activités culturelles, sportives, associatives.
Ce secteur d’activité connaît déjà une précarité et des conditions de travail difficiles, aussi nous ne saurions accepter aucun recul social.
Tolérer le travail du dimanche, c’est préparer une société où celui-ci serait généralisé à tous et toutes, encore au détriment des travailleurs.
La forte mobilisation des salariés a payé. En effet, les supermarchés Langeadois resteront fermés les dimanches. Une négociation s’engage concernant la période estivale et les jours fériés.
Jean-Yves DERIGON – Alain TALON

 

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8 mars : un travail historique du syndicat CGT AXA et les journées intersyndicales femmes

Nous reproduisons un court extrait (en commençant par le sommaire)  de la volumineuse brochure que vient d’éditer le syndicat CGT d’AXA à l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes. En dessous, nous mettons le lien et le programme des Journées intersyndicales femmes qui ont lieu chaque année à l’initiative de CGT, FSU, Union syndicale Solidaires.

 

Lien pour accéder à la brochure complète : livret_cgt_axa_8_mars

LE 8 MARS
JOURNEE INTERNATIONALE POUR LES DROITS DES FEMMES
En cette journée du 8 mars 2015, la CGT AXA célèbre à sa manière la journée internationale pour les droits des femmes en retraçant le chemin parcouru et celui qu’il reste encore à parcourir, en rappelant pour mémoire les femmes qui ont oeuvré pour que dans leur quotidien, dans leur vie de femme, dans l’entreprise, en politique, elles soient reconnues à l’égal de l’homme. Le combat sera terminé lorsqu’il n’y aura plus besoin de loi ou d’accord d’entreprise pour appliquer la parité.
p2 : C’est quoi le 8 mars ?
p4 : Après la révolution Française : avancées et déceptions.
P6 : Les femmes et le droit politique.
P8 : Les femmes et la Commune de Paris.
P10 : Marie Guillot. De l’émancipation des femmes à celle du syndicalisme.
P12 : 1924, une lutte exemplaire.
P14 : Les femmes dans la résistance.
P18 : Il y a 40 ans, la dépénalisation du droit à l’avortement.
P22 : La cause des femmes dans le monde.
P24 : L’égalité professionnelle.
P28 : L’égalité professionnelle à AXA France.
Cela ressemble au Comité Exécutif d’AXA : 18 hommes…. 1 femme !!!!

 

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Le 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes.
L’origine de cette journée s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe, au début du XXe siècle.
Le 17 août 1907 se tient la première conférence de l’Internationale socialiste des femmes à Stuttgart. Elle établit un secrétariat international sous la direction de Clara Zetkin. Cette conférence adopte une résolution sur le vote des femmes.
En 1908 les femmes socialistes américaines, regroupées au sein du Social Labour Party, mènent une campagne d’actions dans quatre Etats américains.
1909 : Conformément à une déclaration du Parti Socialiste américain, la première Journée nationale de la femme a été célébrée sur l’ensemble du territoire des États-Unis, le 28 février. Les femmes ont continué à célébrer cette journée le dernier dimanche de février jusqu’en 1913.
Réunie en 1910 à Copenhague, la Conférence Internationale des femmes socialistes décide d’instituer une journée des femmes afin de servir, notamment « à la propagande en faveur du vote des femmes », est alors adoptée une résolution proposant que « les femmes socialistes de tous les pays organisent une journée des femmes ».
Le 8 MARS… Quelques repères…
La propagande des femmes doit traiter de toutes ces questions qui sont d’une grande importance dans le mouvement prolétarien général. La tâche principale est vraiment de réveiller la conscience de classe des femmes et les inclure dans la lutte des classes.

Le 19 mars 1911, la première Journée internationale des femmes est célébrée pour revendiquer le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Plus d’un million de personnes manifeste en Europe.

 

 

Journées Intersyndicales Femmes

Lien pour le programme des journées : Pre_-ProgIntersFem2015

Lundi 25 et mardi 26 mars 2013
Publié le mardi  22 janvier 2013

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L’Intersyndicale femmes regroupe des militant-es de la CGT, de la FSU, et de l’Union syndicale Solidaires qui travaillent ensemble depuis 1998.
Leur but est d’organiser chaque année des journées intersyndicales de formation “femmes” sur deux jours qui rassemblent entre 300 et 400 participant-es venu-es de toute la France, et de secteurs divers.

 Pour pouvoir participer à ces journées vous pouvez demander un congé pour formation économique sociale et syndicale ; consultez l’article sur le congé de formation économique sociale et syndicale

Au programme :

  • Femmes et austérité en Europe
    avec Esther JEFFERS (économiste – ATTAC France), Magda ALVES (Marche mondiale des femmes – Portugal), Sia ANAGNOSTOPOULOU (professeure Université Panthéon Athènes)
  • Corps, images de soi, publicités sexistes
    avec Christine BARD (auteure, notamment, de « Ce que soulève la jupe : identités, transgressions, résistances » et « Une histoire politique du pantalon » ; professeure d’histoire contemporaine Université d’Angers), Chris VIENTIANE (auteure, avec Sophie Pietrucci et Aude Vincent, de « Contre les publicités sexistes »)
  • Stéréotypes et égalité professionnelle
    avec Caroline de HAAS (fondatrice de Osez le féminisme, conseillère de Najat Vallaud-Belkacem), Interventions de la CGT, FSU, Union syndicale Solidaires
  • Femmes face à l’extrême droite
    Documentaire : « Populisme au féminin » de Marco La Via, Hanna Ladoul, Matthieu Cabanes (réalisateurs de ce documentaire), Sylvain CREPON (sociologue, Université Paris-Ouest-Nanterre, auteur du livre « Enquêtes au cœur du nouveau Front national »)

Lundi 25 et mardi 26 mars 2013

À la Bourse du Travail de Paris – 85, rue Charlot – 75003 Paris
Mo République ou Filles du calvaire