Mois: octobre 2014

LES SALARIE-ES DES TPE NE SONT PAS DE LA CHAIR A PATRON !

Dans le sillage des réflexions déjà relayées sur ce blog et dans l’esprit de Syndicollectif d’être un espace de débat intersyndical, nous publions aujourd’hui une contribution de Laurent Degousée, animateur de Sud Commerce et services.

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LES SALARIE-ES DES TPE NE SONT PAS DE LA CHAIR A PATRON !

PSA, Sanofi, Virgin, etc. hier ; Chapitre, Goodyear, Mory Ducros, etc. aujourd’hui : ces mal-nommés Plans de Sauvegarde de l’Emploi, qui font régulièrement la une de l’actualité et donnent lieu à des résistances de la part des salarié-es concernés, ne doivent pas faire oublier la masse des licenciements quotidiens dans les Très Petites Entreprises, que ce soit pour motif personnel ou via une rupture conventionnelle, la plus souvent contrainte.

Un salariat éclaté

En 2008, on comptait un million d’entreprises de moins de 11 salarié-es, soit 85 % des sociétés du secteur concurrentiel et 20 % du salariat 1, ce qui représente 4,6 millions de salarié-es, dont 1,6 million pour le seul particulier-employeur.

Plus encore, la détérioration du marché du travail depuis 30 ans 2, qui se traduit par une hausse ininterrompue du travail à temps partiel, des contrats précaires et du chômage, se ressent plus fortement dans les TPE où, par ailleurs, le salaire moyen est inférieur de 20 % aux entreprises de taille plus importante et se concentre… la moitié des smicards ! Pourtant, selon deux études récentes, la présence syndicale est facteur, d’une part, de baisse du contentieux 3 et, d’autre part, d’augmentation des salaires via le jeu de la négociation collective 4. On retrouve aussi une majorité de ces sociétés, sous-traitantes pour l’essentiel, dans la liste des défaillances d’entreprises qui ont atteint, en 2013, un niveau supérieur à celui de 2008, début de la crise actuelle.

Pour se soustraire aux seuils sociaux et externaliser les contraintes salariales, se développe également, depuis plusieurs années, un capitalisme de la franchise dans des secteurs tels que la grande distribution, la restauration rapide ou les services. Enfin, le management dans les TPE oscille, au mieux, entre le paternalisme et, au pire, les Thénardier : exercer des droits élémentaires tels que se faire payer, prendre ses congés, etc., relève alors du parcours du combattant.

L’interprofessionnel en première ligne

Face à cet angle mort du syndicalisme, nombre d’organisations mettent en œuvre des réponses telles que la présence d’Unions Locales pour mener une action syndicale de proximité (la CGT a construit historiquement le réseau le plus dense, Solidaires commence à la développer), la création de syndicats de sites 5 ou le développement dans les secteurs les plus précaires (le nettoyage par la CNT-SO, les services à la personne, les associations via ASSO, etc.).

De notre côté, nous nous efforçons, à travers notre permanence juridique qui existe depuis 2010, de conseiller, voir de défendre devant la juridiction prud’homale ces travailleurs/euses en majorité, souvent d’origine étrangère et/ou avec un faible niveau d’instruction, parfois non déclarés et en butte à des employeurs de plus en plus arrogants, car c’est à travers le respect des droits élémentaires que la prise de conscience de l’exploitation se construit.

Mettre à mal la subordination

Plutôt que de chercher à augmenter les seuils sociaux, des revendications existent, qui permettraient de changer le rapport de force dans les TPE et au-delà :

  • abolir le seuil de moins de 11 salarié-es (et des 2 ans d’ancienneté) en matière de réparation prud’homale,

  • l’abrogation de la rupture conventionnelle qui constitue trop souvent des licenciements déguisés 6,

  • permettre la reconnaissance, par la voie administrative, des Unités Economiques et Sociales pour contrecarrer plus aisément la mise en franchise (une mesure refusée par le gouvernement lors du récent débat parlementaire sur la réforme de l’Inspection du travail…),

  • les Conseillers du salarié, qui interviennent pour assister les salarié-es convoqués à un entretien de licenciement dans les entreprises dépourvues de représentation du personnel, doivent voir leur prérogatives élargies, voire être issus de ces mêmes boîtes à l’occasion de l’élection de représentativité dans les TPE de 2017, ce qui donnerait à cette dernière une vraie légitimité (seulement 10 % de participation en 2012 pour un scrutin sur sigle),

  • la réintégration, seul moyen de réparer intégralement le préjudice subi suite à la perte d’emploi, doit être de droit pour tout salarié dont le licenciement a été reconnu dénué de cause réelle et sérieuse, contrebalançant ainsi l’autorité patronale.

Il y a urgence car se répand, dans les petites entreprises, un infra-salariat soumis au bon vouloir du patron et, dans celles plus importantes, un droit du travail négocié à coups de reculs sociaux, dans la logique de la loi dite de « sécurisation » de l’emploi de juin 2013, par un syndicalisme le plus souvent enkysté.

Unifier le salariat, lui faire prendre conscience de sa force et développer ainsi la conscience de classe : c’est par des pratiques syndicales renouvelées et par nos luttes qu’on y contribuera !

Laurent Degousée, animateur de SUD Commerce

 

 

 


  1. DARES Analyses N°065, août 2011. 
  2. Dépêche AFP du 29 janvier 2014. 
  3. Le 4 pages du CEE, mars 2014, numéro 111. 
  4. DARES Analyses N°067, septembre 2014. 
  5. Eric Dupin, « Nouvelles structures syndicales pour nouveaux salariés », Le Monde Diplomatique, décembre 2010. 
  6. DARES Analyses N°064, octobre 2013. 

Congrès de l’Union régionale des syndicats CGT Ile de France

Le magazine de la CGT, La  Nouvelle Vie ouvrière N° 3525-3526 (5 septembre 2014) contient en supplément le document préparatoire du 16ème Congrès de l’Union régionale Ile de France (URIF) des syndicats CGT (8 au 10 octobre 2014). Un document intéressant à plus d’un titre,  sur la démarche revendicative, l’analyse du projet du Grand Paris, l’analyse du syndicalisme aujourd’hui et une partie innovante sur les rapports entre syndicalisme et politique, avec notamment une mise en débat de la réponse à la question suivante :
« Le rassemblement des salariés, qui est du ressort de la responsabilité syndicale, peut-il s’effectuer sans réinterroger la nature et le contenu de nos rapports avec le politique? »

Lire le document dans son intégralité

URIF conférence octobre 2014

Extrait

Point 7. « Le rassemblement des salariés, qui est du ressort de la responsabilité syndicale, peut-il s’effectuer sans réinterroger la nature et le contenu de nos rapports avec le politique?
– Nous ne cherchons pas uniquement un meilleur partage des richesses créées par le travail, mais aussi une autre manière de les produire, et également des priorités et finalités différentes pour le travail. Concrétiser cette ambition de rassemblement des salariés dans l’action collective pour des conquêtes sociales nous situe déjà en conséquence au croisement des rapports entre syndicalisme et politique. De même, la défense de grandes revendications, comme le droit à la sécurité sociale et à la santé, le droit au travail, l’exigence d’égalité d’accès aux droits fondamentaux par la défense et la reconquête de tous les services publics, place du même coup ce combat syndical sur le terrain également des choix de société.
Enfin, l’expérience nous a appris que dans de nombreuses situations, face à l’urgence et l’importance des enjeux sociaux, il était indispensable de construire un rapport de forces qui élargisse l’unité d’action syndicale à des partenaires associatifs et politiques : c’est vrai pour l’hôpital public, avec notre participation dans des comités de défense, c’est vrai pour les actions de grève visant la régularisation des travailleurs sans papiers, c’est vrai pour la défense des libertés syndicales, à Roanne ou ailleurs et l’exigence du vote d’une loi d’amnistie, exigence relancée par la victoire pour les 5 de Roanne.
– Ce qui peut permettre d’avancer de façon rassemblée et sans ambiguïté, c’est bien d’affirmer qu’en toutes circonstances la CGT n’a pas de partenaires privilégiés. Ni syndical, ni politique. Nos seuls partenaires privilégiés, ce sont les revendications et dans le contexte d’aujourd’hui, le combat contre l’austérité qui met en péril la démocratie. Austérité qui devient une véritable ligne de partage dans le contexte historique d’aujourd’hui. C’est à partir de ce socle et à la condition que les revendications soient clairement exprimées et partagées par des salariés décidés à agir (par la grève et toutes formes de luttes), sans déléguer à d’autres la recherche d’issues victorieuses, que la CGT peut se retrouver à l’aise dans de larges rassemblements.
En conséquence, nous ne serons certainement pas dans la démarche de collaboration de classe camouflée sous le vocable de «partenariat social », mais impossible aussi de nous retrouver dans une pseudo-indépendance qui, se confondant avec neutralité, aboutirait à gaspiller des potentiels de luttes gagnantes et risque de cantonner la classe travailleuse aux sentiments d’impuissance et à la démoralisation.
– Nous savons aussi d’expérience, que ce type de large rassemblement syndical et politique place beaucoup plus haut l’exigence d’indépendance CGT, redouble l’exigence d’expression propre à la CGT, car se rassembler ne signifie pas se diluer, et converger ne peut être synonyme de se confondre.
En 2005, lorsque la CGT s’est prononcée pour le rejet du TCE, qu’elle a appelé à voter « non» au référendum du 29 mai, elle a explicité les raisons CGT de son positionnement, elle a donné ses motivations CGT de son rejet. Et là, c’était d’autant plus ardu à réaliser que se rajoutait une difficulté supplémentaire, car la démagogie du FN venait perturber la lecture des enjeux. Nous aurions pu céder à la facilité, nous abstenir de ferrailler pour faire entendre la voix CGT, en considérant que puisque le FN appelait lui aussi au vote « non », notre « non » CGT ne serait pas clairement audible. »

Collectif AAA: Appel à manifester le 15 novembre 2014

Le Collectif Alternative A l’Austérité (AAA), constitué de forces syndicales, associatives et politiques, appelle à manifester dans toute la France le samedi 15 novembre 2014.
Ce collectif est issu du rassemblement de même type constitué à l’occasion de la manifestation du 12 avril 2014 (voir notre post ici),  à l’appel de plusieurs fédérations syndicales et d’unions départementales de la CGT, de plusieurs syndicats de l’Union syndicale Solidaires, de syndicats de la FSU, d’associations (DAL, associations de chômeurs, féministes…), de forces politiques (Front de gauche, NPA, Alternative libertaire). Cette initiative avait fait l’objet de débats animés dans le syndicalisme, notamment quant au rapport entre champ social et champ politique.
L’appel au 12 avril avait promis des « suites« , qui ont d’abord pris la forme d’une rencontre nationale le 21 juin 2014 (voir les actes ci-dessous), où ont été débattues les raisons de s’engager, la diversité des formes de cet engagement, et l’ébauche de propositions communes contre l’austérité. La perspective d’une action à l’automne face aux choix budgétaires du gouvernement était évoquée.
A la suite de plusieurs réunions en septembre 2014, le collectif du 12 avril a pris le nom de Collectif Alternative à l’austérité (Collectif AAA ou 3 A), a adopté un appel de référence (voir ci-dessous), a poursuivi son travail d’échanges sur des propositions alternatives (sans finalisation à ce stade) et lance un appel à manifester que nous reproduisons ci-après. Un site sera prochainement ouvert.
 

Annonce des propositions du Collectif AAA  

MOBILISATION NATIONALE, LE 15 NOVEMBRE !

La coupe est pleine ! Le pays s’enfonce dans la crise avec son cortège de misère, de chômage, de précarité, de violentes divisions. Depuis des années la droite et, depuis 2012, François Hollande, les gouvernements Ayrault et Valls poursuivent le même but dans le cadre des traités européens et en accord avec les dirigeants de l’Europe libérale : austérité, compétitivité par la baisse du coût du travail, reculs sociaux, coupes claires dans les dépenses publiques. Ces politiques ont échoué partout comme elles échouent en France : elles nourrissent la crise, creusent tout à la fois les inégalités et les déficits.

Dans son immense majorité le peuple rejette cette politique imposée sans débat et avec autoritarisme. Cette situation créée une grave crise politique dont la droite et l’extrême-droite porteuses de graves projets de régression tentent de tirer profit.

Il est temps d’arrêter cet engrenage. Il faut dire non à la loi de finances 2015 présentée par Manuel Valls qui, pour satisfaire les cadeaux faits au CAC 40, dans le cadre du pacte de responsabilité, coupe massivement dans les dépenses publiques. Il se traduirait par le recul des services publics et de ses missions, un étranglement financier des collectivités locales et de leur capacité d’investir. Il faut aussi empêcher les reculs budgétaires de la protection sociale qui remettent en cause les acquis pour la santé, la retraite, la famille, les chômeurs.

D’autres choix sont pourtant possibles. Nous ne sommes pas condamnés à l’austérité permanente et à l’insécurité sociale. Il faut mettre en œuvre une politique qui parte des besoins sociaux, s’attaque aux inégalités. Une réforme fiscale d’ampleur permettrait une redistribution des richesses et une relance des investissements productifs au bénéfice de la grande masse de la population, s’inscrivant dans la transition écologique.

Il faut redonner du pouvoir d’achat, augmenter les salaires, créer des emplois. Il faut s’attaquer au  capital, à la finance, à la rente des actionnaires qui est supportée par les salarié-es, les chômeurs, les précaires, les retraités et la jeunesse.

Il existe dans le pays une majorité de femmes et d’hommes disponibles pour cette alternative sociale et politique, des forces syndicales, sociales, associatives, politiques que nous voulons rassembler.

Mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours, imposer d’autres choix, cela ne peut se faire sans la mobilisation des salarié-es, sans l’intervention citoyenne.

Pour dire non au budget d’austérité du gouvernement VALLS et appeler à ce qu’il soit rejeté !

Pour dire non aux exigences du Medef !

Pour rassembler et construire une alternative à la politique actuelle !

Nous appelons à organiser des manifestations dans les grandes villes de France

 

L’appel constitutif du Collectif 3 A

cliquez ici pour télécharger l’appel

Collectif national alternative à l’austérité

COMBATTONS L’AUSTÉRITÉ
ENSEMBLE RECONSTRUISONS L’ESPOIR

Nous n’en pouvons plus. Le chômage gonfle, boucler le mois devient très compliqué. Les aides sociales reculent, les services publics sont asphyxiés, démembrés, fermés, y compris les services de proximité alors que les usagers se mobilisent pour les défendre. Se soigner, se nourrir et se loger décemment, s’occuper de ses enfants ou de ses parents, devient un parcours du combattant. Partout, nous ne rencontrons que du mépris. Mépris pour les chômeurs auxquels on propose des métiers déqualifiés, des bas salaires, des temps partiels sous-payés, et qu’ils doivent accepter à moins d’être radiés. Mépris, quand les loyers et les charges augmentent et qu’il ne reste rien pour vivre. Mépris, quand dans les HLM, faute de budgets sociaux, les plafonds se fissurent, les ascenseurs sont régulièrement hors service. Mépris quand, à la limite du surendettement, EDF ou GDF-Suez exigent que les factures soient réglées ou sinon, c’est la coupure de l’électricité ou du gaz. Mépris pour celles et ceux qui restent sur le carreau, « en vrac », quand les firmes débauchent même si leurs actions flambent. Mépris partout quand on est blacks, beurs, ou sans-papiers surexploités et sans droits. Mépris, quand après 40 ans au boulot, ne reste qu’une retraite de misère. Mépris quand la concurrence au travail nous casse, parfois tue, et qu’il faut faire toujours plus avec moins de moyens. Enfin, mépris, dans la bouche des dirigeants patronaux et politiques, quand on laisse entendre que cette situation serait de la faute de ceux qui trinquent.

Toutes ces galères font monter une immense colère, chez celles et ceux qui les subissent ou qui les voient sévir autour d’eux. Cette colère est légitime. Nous devons transformer cette colère en une force qui fasse cesser les galères, et impose un autre modèle de société, égalitaire et solidaire.

Vite, très vite ! Car l’exaspération produit aussi du « chacun pour soi » et la guerre des pauvres contre de plus pauvres qu’eux, dont se nourrit le Front National.

Les galères ne viennent pas de nulle part. C’est le résultat du système capitaliste, des politiques libérales et patronales menées depuis des décennies. Depuis 2012, le Président de la République, dans la lignée de son prédécesseur, a enrichi les riches et appauvri les pauvres. Alors que son impopularité tourne aujourd’hui à l’illégitimité, Hollande poursuit sa politique de régression sociale. En plus, il décide autoritairement une réforme des collectivités locales, qui va attaquer plus encore la démocratie et les services publics locaux. Le gouvernement Valls 2, en plein accord avec le MEDEF , donne de nouveaux gages au patronat : démantèlement du code du travail, coupes multipliées dans les dépenses publiques et sociales, accélération des exonérations fiscales pour le capital, démolition de la loi Allur, attaques sur la politique familiale.

Toujours tout aussi autoritairement, au plan international, se négocient dans le plus grand secret des accords de libre échange qui auront des impacts lourds en termes de pouvoirs renforcés des multinationales, de chômage supplémentaire, mal-bouffe. Et se poursuit l’alignement sur la politique étrangère américaine.

L’austérité n’est pas pour tout le monde. Pendant que nous payons, pour eux, les milliards qu’ils empochent, le CAC 40 et les banquiers se gavent : 40 milliards de dividendes versées aux actionnaires en 2013, 5% de plus qu’en 2012.

Cette politique n’est faite ni pour le peuple, ni par le peuple : Il n’a pas voté cela ! Ces nouveaux seigneurs nous gouvernent, circulent et font carrière des sommets de l’Etat aux banques ou aux directions du CAC 40, font leur loi… et se croient au-dessus de la loi.

Cette politique, nous n’en voulons plus. Nous disons : « ça suffit » ! Et nous la combattons.

Beaucoup résistent. Mais nos mobilisations sont trop éparses. Nos combats doivent converger.

Si nous tous, citoyens et citoyennes, salarié-e-s, privé-e-s d’emploi, retraité-e-s, syndicalistes, militant-e-s associatifs et politiques, actrices et acteurs du monde de la culture et du sport, nous nous rassemblons, nous rendrons possible une alternative, une autre politique sociale et solidaire, écologiste et féministe, démocratique.

Nous sommes avec celles et ceux qui luttent et redressent la tête. Avec les salariés qui se battent pour leurs salaires, leurs emplois, leurs droits. Avec les chômeurs, les intermittents, les précaires. Nous sommes dans les luttes pour les droits au logement, à l’éducation, à la santé. Nous sommes dans les luttes des femmes, des migrants, pour faire reculer toutes les discriminations, les exclusions, le racisme, la répression. Nous sommes dans les luttes contre les reculs de la démocratie, à l’œuvre aussi dans les entreprises et les administrations. Nous nous battons contre les projets qui ravagent notre planète et notre environnement.

Nous voulons construire des ponts entre toutes ces luttes.

Nous voulons organiser des mobilisations et des actions communes, localement et nationalement, pour combattre l’austérité et nous en sortir. Le plus rapidement possible.

Partout, nous invitons au lancement de collectifs locaux pour mettre en place des cadres d’actions et de mobilisations communes, soutenir, aider, développer les luttes.

Nous voulons aussi ouvrir un vaste débat, national et local. Comment faire reculer le chômage, quels droits, y compris nouveaux pour les salariés, les citoyens, quelle politique pour le logement, la santé, l’éducation, la culture ? Nous voulons inverser cela : montrer ce que veut et peut le plus grand nombre. Nous voulons qu’on invente les solutions ensemble, en les discutant dans les quartiers, les villes, les entreprises, et sans exclusive : avec toutes celles et tous ceux qui viendront faire entendre leurs exigences sociales contre l’austérité. Nous nous proposons de d’élaborer, mettre en débat ensemble des mesures d’urgence.

Il est plus qu’urgent de nous rencontrer, urgent de résister, urgent de reprendre le contrôle de nos vies, urgent d’empêcher qu’on nous les vole, urgent d’imposer d’autres choix. C’est le but de notre collectif, qui s’est donné pour tâche de réunir mouvement associatif, mouvement syndical et mouvement politique, afin de porter une alternative à l’austérité dans le débat politique et dans la rue.

Paris, le 10 septembre 2014

Les actes de la rencontre nationale du 21 juin 2014

Cliquez ici pour télécharger les Actes des Rencontre du 21 Juin

Un ouvrage sur les éboueurs à Marseille

Éboueurs de Marseille

Entre luttes syndicales et pratiques municipales

un livre de Pierre Godard et André Donzel

Préface de Michel Samson

– Marseille propre ?

– Conflits et grèves pour un service public de la propreté

– Sabiani, Defferre, Guérini, Gaudin et les autres… continuité et rupture du clientélisme

– Marchés truqués, privatisation et « fini-parti »

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Ce livre retrace l’histoire du service public de la propreté urbaine à Marseille. Il analyse les différents conflits sociaux qui ont jalonné sa mise en place et qui se sont intensifiés à partir du milieu des années 1970. Il les replace dans le contexte des évolutions techniques et économiques qui ont affecté les métiers de la filière des déchets dans les dernières décennies. Les auteurs décrivent l’incapacité des municipalités successives à gérer la conflictualité et à conduire, sur une base sociale élargie, les négociations sur la modernisation du service public. Ils mettent en évidence la contradiction entre un souci de préservation de la paix sociale par le maintien d’une cogestion clientéliste des relations professionnelles et les pressions économiques grandissantes tendant à la dérégulation de l’ensemble de la filière des déchets. Mais les Marseillais n’acceptent plus un système qui coûte de plus en plus cher et qui leur paraît tellement opaque qu’il est parfois qualifié de mafieux. Même si certains trouvent opportun de cultiver cette image, il y a aussi, au-delà du folklore, une lutte pour l’avenir du service public.

En librairie le 9 octobre

15 € / 224 pages

Discutez avec les auteurs en écrivant à marseille.propre@free.fr

Commandez l’ouvrage chez Syllepse

Une conférence sur le syndicalisme dans les services

Nous publions l’annonce d’un séminaire sur le syndicalisme dans les services organisé par le réseau des sociologues qui s’intéressent aux relations professionnelles.

 

Séminaire relations professionnelles (RT18): Le syndicalisme dans les services

14 novembre 2014, 9H-12H30

Salle 35.3.35

Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris

Les services prennent une part considérable dans l’activité productive contemporaine, au point qu’il est devenu commun de parler de société de services. Ceux-ci répondent à une mutation des modèles et des biens de production et à l’émergence de besoins nouveaux. Ils résultent également du vaste mouvement d’externalisation à l’oeuvre depuis une trentaine d’années dans la plupart des secteurs professionnels, allant même jusqu’à transformer des activités relevant de la sphère industrielle en activités de service. Ce faisant, ils renvoient à une double conception du service. En effet, on peut d’une part le considérer du point de vue de sa valeur – économique, sociale mais aussi éthique, etc. (Zarifian, 2003), commune à l’activité dans l’ensemble des secteurs. Et, d’autre part, du point de vue de sa nature à la fois immatérielle (« mise à disposition d’une capacité technique ou intellectuelle ») et spécifique, différenciant le secteur des services d’autres secteurs (agricole, industriel) et le subdivisant en un vaste champ d’activités diversifiés : commerce, santé, éducation, etc.

Autant de champs à (ré-)investir et à (ré-)organiser par les organisations syndicales. Certains, constitués de longue date comme le secteur bancaire ou assurantiel par exemple, connaissent une certaine densité syndicale alors que d’autres, plus récents et/ou plus éclatés, comme celui des services aux particuliers voire le commerce, restent assez largement des déserts syndicaux. Au sein de ces derniers, les obstacles au déploiement syndical sont multiples : ils sont pour l’essentiel moins intégrés que le secteur industriel qui a été largement propice à la syndicalisation ; conséquemment, les entités économiques, quelle que soit leur forme, dans lesquelles travaillent les salariés de ces secteurs sont de taille plus modeste et ces derniers soumis à une atomisation plus grande ; de création relativement récente, leur reconnaissance en tant que branches professionnelles l’est tout autant, compliquant l’homogénéisation salariale et professionnelle des salariés y travaillant et ayant des conséquences sur leurs conditions d’emploi et de travail (« moins-disant social »), d’autant plus lorsque les activités assurées par ces derniers relèvent de la sous-traitance ; la répression syndicale y est élevée, etc.

Comment les syndicats font-ils face à ces difficultés ? Comment ont-ils progressivement couvert ces « nouvelles » activités de service ? Ont-ils déployé des stratégies particulières leur permettant de s’y implanter et de mener une activité syndicale régulière ? Comment les équipes syndicales de ces secteurs ont-elles été intégrées par les organisations interprofessionnelles, au niveau fédéral ou autre, et quelle place leur a-t-il été fait au côté de fédérations représentant des secteurs d’activités plus traditionnels dans lesquels la présence syndicale est plus ancienne et plus assurée ? Au regard des secteurs couverts par les différentes fédérations professionnelles des services, et qui ne se recouvrent pas totalement d’une organisation à l’autre, celles-ci ont-elle la même définition des activités à ranger sous cette dénomination et/ou l’intégration de ces « nouveaux » secteurs répond-il également à des histoires professionnelles spécifiques ainsi qu’à des rapports de force entre fédérations quant aux périmètres de leur champ de syndicalisation ?

Intervenant-e-s

Christina Nizzoli (Université Aix-Marseille/LEST) : Du nettoyage industriel à la propreté : les défis posés aux organisations syndicales.

Florence Jany-Catrice (Université Lille I/Clersé) et Emmanuelle Puissant (Université de Grenoble/CREG) : La construction politique du secteur des services à la personne : les enjeux pour le syndicalisme.

Thibault Menoux (EHESS/CESSP) : Les concierges d’hôtels: une action syndicale collective impossible ?

Sébastien Grollier : Quelle syndicalisation pour les travailleurs de l’intérim ?

Programme et plan d’accès ici